• Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi

    Juste de passage

    Ecouter « JUSTE DE PASSAGE »

    Du sommet de la tour de garde
    J’aperçois l’ombre des créneaux
    Sur la grève aux lueurs blafardes
    L’étrave brisée d’un bateau

    Plus bas sur le chemin de ronde
    Juste au-dessus du pont-levis
    Se profile la fin d’un monde
    Un crépuscule aux cheveux gris

    Je voudrais bien qu’on m’abandonne
    Et qu’on me livre à mes pensées
    Je ne veux de mal à personne
    D’ailleurs je ne fais que passer 

    Les pas des chevaux de halage
    Rythment le chant des troubadours
    Sur les sentiers du voisinage
    On entend battre les tambours

    Tout à coup un quartier de lune
    À la faveur de la marée
    Vient de s'abattre sur la dune
    En un éclair s'est enlisé

    Il faudra bien qu’on m’abandonne
    Et qu’on me laisse à mes pensées
    Je n’ai plus besoin de personne
    Puisque je ne fais que passer


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  • Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi

    J'aimerais bien me rencontrer

    Ecouter « J'AIMERAIS BIEN ME RENCONTRER »

    J’aimerais bien me rencontrer
    Pour la toute première fois
    Pouvoir un jour me dédoubler
    Entendre le son de ma voix
    Me découvrir sans crier gare
    Et me demander mon chemin
    En plein soleil sur le trottoir
    Je voudrais me serrer la main.

    Comme si je ne savais pas
    Ce que je fais ce que je suis
    Si je ne me connaissais pas
    Serais-je l’ombre d’un ami
    Aurais-je envie de me parler
    Si je me croisais dans la rue
    Me serais-je au moins remarqué
    Au milieu d’autres inconnus.

    Ne serait-ce qu’un court instant
    Je voudrais subir mon regard
    Le trouverais-je intelligent
    Me sourirais-je par hasard
    Savoir de quelle sympathie
    De quelle angoisse au fil du temps
    De quel attrait de quel mépris
    Je suis l’héritier inconscient.

    J’aimerais m’être présenté
    Par quelque voisin au grand cœur
    Pouvoir à l’aise m’observer
    Sous le nez dans un ascenseur
    Pour connaître alors mes pensées
    Je donnerais n’importe quoi
    Même si je devais y laisser
    Le peu d’espoir que j’ai en moi.


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  • Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi

    Epilogue

    Ecouter « EPILOGUE »

    Tu m'as réduit en servitude
    Et je ne sais pas m'affranchir
    Mais j'ai acquis la certitude
    Que tu n'es pas loin de faiblir

    Convaincue que tu es sincère
    Tu régentes ma vie privée
    Moi je voudrais pouvoir me faire
    À ton sommeil à poings fermés

    Je sens très bien
    Que c'est la déroute
    La débandade la défaite
    Maussade lendemain de fête
    L'affrontement que l'on redoute
    La débâcle avant le dédain

    Tu qualifies de monotones
    Ma constance et mon désarroi
    Si je m'insurge tu t'étonnes
    Je suis trop nébuleux pour toi

    Je sens très bien
    Que c'est la déroute
    La débandade la défaite
    Sinistre lendemain de fête
    La décision que l'on redoute
    La débâcle j'en suis certain

    Pour te devenir nécessaire
    J'alimente complaisamment
    Ton instinct de propriétaire
    Désormais c'est insuffisant

    Je sens très bien
    Que c'est la déroute
    La débandade la défaite
    Lugubre lendemain de fête
    L'isolement que l'on redoute
    La débâcle... bref... c'est la fin


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  • Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi

    Ecouter « MON CYBERAMOUR »

    Moi je levais les yeux au ciel
    Lorsque l'on me parlait d'amours
    Issues d'échanges de courriels
    Et de compliments tout autour

    J'avais bien du mal à comprendre
    Que l'on puisse ouvrir grands ses bras
    À n'importe qui fût-il tendre
    Et désirable de surcroît

    Je haussais toujours les épaules
    Et je me croyais à l'abri
    De ces coups de foudre si drôles
    Tellement pitoyables aussi

    Tu m'as parlé de connivences
    Entre ton talent et le mien
    Tu as vaincu mes réticences
    Je t'ai tracé d'autres chemins

    Tu ne posais pas de questions
    Je ne te répondais jamais
    Sur l'écran je guettais ton nom
    Lui seul m'importait désormais

    Je hausse toujours les épaules
    Je ne me sens plus protégé
    De tes paroles qui m'enjôlent
    Par Internet interposé

    Je détestais les faux mirages
    Le chant sirupeux des poèmes
    Maintenant j'ai choisi ta page
    Celle où tu aimes que je t'aime

    Si je te trouble quelquefois
    Je sais que je nous rends heureux
    Que tu te demandes pourquoi
    Nous nous attirons tous les deux

    Je ne hausse plus les épaules
    Ne lève plus les yeux au ciel
    Je te caresse et tu me frôles
    D'un virtuel battement d'aile


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  • Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi

    Cardiogramme

    Ecouter « CARDIOGRAMME »

    Tu avais le coeur si tendre
    Que tu m'as prêté ton coeur
    Moi j'étais un coeur à prendre
    Tu m'a cloué sur ton coeur

    Perdus au coeur de la ville
    Nous nous apprenions par coeur
    Le coeur blessé mais docile
    Je t'ai entrouvert mon coeur

    Moi le coeur au bord des lèvres
    Toi toujours la bouche en coeur
    J'écoutais le coeur en fièvre
    Ce qui te tenait à coeur

    J'étais au coeur du problème
    Toi que je prenais à coeur
    Le coeur sur la main quand même
    Tu me visais droit au coeur

    Pour en avoir le coeur net
    Et me redonner du coeur
    J'ai mis mon coeur dans ma tête
    Te l'ai offert de bon coeur

    Sans avoir un coeur de pierre
    Tu m'apparaissais sans coeur
    La rage au coeur le coeur fier
    Je t'aimais de tout mon coeur

    Aujourd'hui mon coeur s'en fout
    Tu m'a fait trop mal au coeur
    Toi ton coeur saigne après coup
    Dans des duels coeur à coeur

    Je n'ai pas le coeur à rire
    Mais c'est tant pis pour ton coeur
    Et ton coeur peut bien mourir
    Il a brisé tant de coeurs


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  • Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi

    Sourires

    Ecouter « SOURIRES.»

    Votre sourire
    Quand il m’est adressé
    N’est qu’un sourire
    Qui s’estompe aussitôt
    Votre sourire
    A les lèvres gercées
    C’est un sourire
    Qui me glace le dos

    Votre silence
    Fait entendre sa voix
    Et plus j’y pense
    Et moins j’y entrevois
    La moindre chance
    Pour un sourire


    Votre sourire
    Lorsqu’il n’est pas pour moi
    Ce clair sourire
    Me rend sombre et jaloux
    Votre sourire
    Ne le galvaudez pas
    Pour ce sourire
    Je peux devenir fou

    Votre silence
    Est si limpide enfin
    Et plus j’y pense
    Et plus je n’y vois rien
    Qu’indifférence
    Pour un sourire…
    Le mien


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  • Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi

    C'est le tien

    Ecouter « C'EST LE TIEN »

    Il a des couleurs
    Que n'égalera pas l'automne
    Que ne prendront jamais les murs de Carcassonne
    Ni les falaises d'Étretat ni Pont-sur-Yonne
    Ni les yeux du Dauphin à Varenn's-en-Argonne

    Et c'est le tien
    Il est mutin

    Il a des douceurs
    Qui ont gercé la peau des prunes
    Ont rayé de la carte Pilat et sa dune
    Dissuadé d'aller se poser sur la Lune
    Noyé tous les pêcheurs de perles des lagunes

    Et c'est le tien
    Il est divin

    Il a des chaleurs
    À démotiver les volcans
    À rendre un été plus modéré qu'un printemps
    À convertir une année de jours désolants
    En trois cent soixante-cinq nuits de la Saint-Jean

    Et c'est le tien
    N'y change rien

    Il a des rondeurs
    Qui font pâlir d'envie la Terre
    Qui découragent de gonfler les montgolfières
    Aucun mot ne pourra se révéler vulgaire
    Qu'on le nomme cul fessier coccyx ou derrière

    Et c'est le tien
    Prends-en grand soin
    Je l'aime... bien


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  • Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi 

    Remords d'un carnivore

    Ecouter « REMORDS D'UN CARNIVORE »

    Je n'aime qu'un collier
    Dans ta boîte à bijoux
    J'avoue le déguster
    En blanquette en ragoût

    Tes côtes m'affriolent
    Quand je les sens griller
    Et je crierais au viol
    S'il fallait partager

    Ta souris est divine
    Confite dans le miel
    Mijotée ta poitrine
    Un avant-goût du ciel

    Ton épaule est exquise
    Et mon palais mutin
    La fête et l'angélise
    À la saint-navarin

    J'enrage et me flagelle
    D'oser me délecter
    Du rôti de ta selle
    De ton filet grillé

    Quelle étrange nature
    Qui créa le gigot
    Cette merveille pure
    Pauvre petit agneau

    Si l'on m'envoyait paître
    Je l'aurais mérité
    Mais je dois bien l'admettre
    Je t'aime à te croquer


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  • Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi  

    La rupture

    Ecouter « LA RUPTURE »

    J’ai attendu longtemps que tu reviennes
    Je niais l’évidence et ton départ
    Maintenant c’est fini quoi qu’il advienne
    Je ne te verrai plus que par hasard

    Mais j’ai du mal à croire à la rupture
    Les mots que tu m’as dits je les entends
    Comme un air obsédant comme un murmure
    Je ne les ai pas rêvés pour autant

    C’est brutal de se retrouver seul
    Il faut réapprendre à se regarder
    Il faut s’inventer une belle histoire
    Il faut essayer de se prolonger
    Mais il faut lutter contre sa mémoire
    Et bien sûr ça ne se fait pas seul 

    Depuis des mois l’ascenseur ne m’apporte
    Que des gens qui ne m’intéressent pas
    A leur façon de sonner à ma porte
    Je sais d’avance que ce n’est pas toi

    J’ai malgré moi souvent de tes nouvelles
    Par tous ceux qui te connaissent le mieux
    J’écoute un peu mais leurs propos s’emmêlent
    Ce n’est que toi que je vois dans leur yeux

    C’est violent de se retrouver seul
    Il faut réapprendre à s’apprivoiser
    Il faut s’installer dans une autre histoire
    Il faut s’enchaîner pour ne pas tomber
    Mais il faut surtout bâillonner sa mémoire
    Et bien sûr on est encore plus seul encore plus seul


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  • Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi / Marceau Piana

    Reflexion anatomique

    Ecouter « REFLEXION ANATOMIQUE »

    Lorsque j'étais enfant curieux de toute chose
    Quand j'ai réalisé qu'elle n'était qu'à moi
    Je l'ai domestiquée car loin d'être morose
    Elle avait des élans si fantasques parfois

    Bien qu'elle fût rebelle et peu volumineuse
    J'appris à m'en servir dès l'âge de raison
    Au hasard de mes choix j'avais la main heureuse
    Elle atteignait son but avec pénétration

    Si un jour elle était paresseuse ou paillarde
    Moi pour ne pas céder à la médiocrité
    Je la tenais au frais je la mettais en garde
    Contre les flagorneurs et la vénalité

    Maintes fois j'ai eu mal de l'arborer si raide
    Pour la troquer j'aurais trouvé mille alibis
    Pourtant je répugnais à recourir à l'aide
    D'une habile prothèse ou de la chirurgie

    Aujourd'hui je n'ai pas grand sujet de m'en plaindre
    Elle a bien mérité que je la porte droit
    Par pudeur je n'irais certes pas jusqu'à peindre
    Son profil identique à tant d'autres ma foi

    Puis viendra le moment sénile et pitoyable
    Du ramollissement qu'on ne contourne pas
    Mais j'espère qu'alors d'un geste charitable
    Avant que je la perde on me la coupera

    Ne regardez pas ma braguette
    C'est de ma tête qu'il s'agit là


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  • Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi 

    Le berger les moutons et la mer

    Ecouter « LE BERGER LES MOUTONS ET LA MER.»

    Le petit berger a grimpé
    Allègrement jusqu’à l’alpage
    Et son troupeau s’est rassemblé
    En contrebas du pâturage

    Le petit berger a joué
    De son flûtiau fait de ses mains
    Une complainte dédiée
    À son vieux chien mort au matin


    Le petit berger a sombré
    Dans le sommeil d’après-minuit
    Au jour ce qui l’a réveillé
    C’est le silence autour de lui

    Le petit berger a pleuré
    Les pieds dans l’herbe rouge sang
    Que des loups chasseurs ont foulée
    À coups de gueule à coups de dents


    Le petit berger s’est sauvé
    Guidé par l’appel de son rêve
    S’est enfoncé dans l’eau salée
    Ses habits jetés sur la grève

    Le petit berger s’est noyé
    On lui avait dit que la mer
    Offrait des moutons par milliers
    Aux bergers les plus téméraires


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  • Paroles : Marceau Piana       Musique : Michel Pierozzi

    Reviens

    Ecouter « REVIENS »

    Reviens
    Tu manques aux lapins du jardin
    Affalé au creux du hamac
    J’écoute en boucle Yma Sumac

    Que veux-tu que j’y fasse
    Tu m’effaces et t’en veux
    Je te veux et t’enlace
    Je m’en lasse et m’en veux

    Reviens
    Tu manques aux pavots du jardin
    J’écoute émaillés de sanglots
    Les chansons de Joselito

    Que veux-tu que j’y fasse
    Tu m’effaces et t’en veux
    Je te veux et t’enlace
    Je m’en lasse et m’en veux

    Reviens
    Tu manques aux fourmis du jardin
    Tout en me gavant de loukoums
    J’écoute la voix d’Oum Kalsoum

    Que veux-tu que j’y fasse
    Tu m’effaces et t’en veux
    Je te veux et t’enlace
    Je m’en lasse et m’en veux

    Reviens
    Tu manques aux trembles du jardin
    J’écoute sous leurs bras caducs
    Les turlutes de la Bolduc

    Tu me rends fou, reviens


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