• La valse

    Paroles : Sully Prudhomme      Musique : Michel Pierozzi 

    La valse

    Ecouter « LA VALSE »

    Dans un flot de gaze et de soie
    Couples pâles, silencieux
    Ils tournent, et le parquet ploie
    Et vers le lustre qui flamboie
    S'égarent demi-clos leurs yeux

    Je pense aux vieux rochers que j'ai vus en Bretagne
    Où la houle s'engouffre et tourne, jour et nuit
    Du même tournoîment que toujours accompagne
    Le même bruit

    La valse molle cache en elle
    Un languissant aveu d'amour
    L'âme y glisse en levant son aile
    C'est comme une fuite éternelle
    C'est comme un éternel retour

    Je pense aux vieux rochers que j'ai vus en Bretagne
    Où la houle s'engouffre et tourne, jour et nuit
    Du même tournoîment que toujours accompagne
    Le même bruit

    Le jeune homme sent sa jeunesse
    Et la vierge dit : « Si j'aimais ? »
    Et leurs lèvres se font sans cesse
    La douce et fuyante promesse
    D'un baiser qui ne vient jamais

    Je pense aux vieux rochers que j'ai vus en Bretagne
    Où la houle s'engouffre et tourne, jour et nuit
    Du même tournoîment que toujours accompagne
    Le même bruit

    L'orchestre est las, les valses meurent
    Les flambeaux pâles ont décru
    Les miroirs se troublent et pleurent
    Les ténèbres seules demeurent
    Tous les couples ont disparu

    Je pense aux vieux rochers que j'ai vus en Bretagne
    Où la houle s'engouffre et tourne, jour et nuit
    Du même tournoîment que toujours accompagne
    Le même bruit

     


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